EN BREF
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Dans le domaine du football et du rugby, les déplacements sont responsables d’environ 50 % des émissions de carbone. Cette situation s’explique par les trajets effectués par les spectateurs, les joueurs et les équipes, notamment lors des matchs internationaux. Les données révèlent que les déplacements en avion, en particulier, contribuent significativement à l’empreinte carbone de ces deux sports populaires. Ainsi, la réduction de cette empreinte nécessite une révision des modes de transport utilisés pour assister aux événements sportifs.
Le football et le rugby, deux sports emblématiques en France, représentent une importante source d’émissions de gaz à effet de serre, notamment en raison des déplacements associés à ces disciplines. D’après un récent rapport du Shift Project, près de 50 % des émissions de carbone dans ces sports proviennent des déplacements des joueurs, des spectateurs et des équipes. Cette problématique, tant pour le milieu professionnel que pour le milieu amateur, nécessite une attention urgente afin de diminuer l’impact environnemental de ces activités sportives populaires.
Une empreinte carbone conséquente : le constat alarmant
Chaque année, le football et le rugby émettent environ 2,2 millions de tonnes de CO2, un chiffre équivalent aux émissions de habitants de grandes villes telles que Lille ou Rennes. Le football est le plus grand contributeur, avec 1,8 million de tonnes de CO2, tandis que le rugby enregistre 390 000 tonnes de CO2. Ces émissions sont principalement attribuées aux déplacements lors des compétitions sportives et d’autres activités qui entourent ces événements.
Le rapport souligne que ces émissions ne proviennent pas seulement des joueurs professionnels, mais englobent également un large éventail d’acteurs de l’écosystème sportif. La moitié de ces émissions (soit 49%) provient directement des déplacements des pratiquants, des spectateurs et des membres des équipes, un problème crucial qui appelle à une meilleure gestion des déplacements dans le cadre de la pratique sportive.
Les catégories d’émissions au sein des sports
Les sources d’émissions de gaz à effet de serre dans le football et le rugby se décomposent en plusieurs catégories.
21 % des émissions sont liées à la construction et à l’entretien des infrastructures sportives, tandis que 18 % sont causées par la fabrication et la consommation d’articles de sport. En outre, 10 % des émissions résultent directement des services alimentaires offerts lors des matchs, ce qui ajoute une couche supplémentaire à l’impact environnemental des événements sportifs.
Les infrastructures, comme les stades, sont effectivement des contributeurs importants, mais il apparaît clairement que les déplacements des personnes restent la plus grande source d’émissions dans ces sports. La nécessité de revoir et d’optimiser ces déplacements constitue un enjeu majeur pour réduire l’empreinte carbone.
Les déplacements : un défi majeur
Les déplacements à l’échelle internationale sont particulièrement problématiques. En effet, les matchs internationaux accentuent les distances parcourues, entraînant des émissions de CO2 massives, surtout lorsque les spectateurs choisissent de voyager en avion. Dans ce contexte, il devient évident que des solutions alternatives doivent être envisagées pour réduire ce type de déplacement. En outre, le milieu amateur, qui représente 80 % des émissions totales, doit également être pris en considération.
Les footballeurs professionnels, par exemple, émettent en moyenne 30 tonnes de CO2 par saison, contre seulement 0,7 tonnes pour un licencié amateur. Cette disproportion indique que l’amélioration de la durabilité et la réduction des déplacements dans le milieu professionnel pourraient avoir un impact significatif sur les totaux globaux des émissions.
Vers une décarbonation du sport
Pour examiner ce défi colossal, le Shift Project propose plusieurs leviers pour réussir à décarboner le football et le rugby. L’un des objectifs principaux est de diviser par cinq l’empreinte carbone de ces disciplines d’ici 25 ans, afin d’aligner ces sports avec les objectifs climatiques de l’accord de Paris. Pour cela, il est essentiel de stabiliser le nombre de matchs internationaux ainsi que le volume de spectateurs.
Certaines stratégies incluent l’encouragement de l’utilisation de moyens de transport comme le vélo, la marche ou les transports en commun pour les déplacements courts. Pour les trajets plus longs, l’utilisation de trains, de bus ou de véhicules électriques pourrait réduire l’impact environnemental lié au transport aérien. Cela représente une approche pragmatique axée sur les solutions de mobilité durable et l’amélioration des infrastructures de transport.
Impacts des infrastructures sur l’empreinte carbone
La consommation énergétique des infrastructures sportives constitue également un axe majeur sur lequel les clubs peuvent travailler. Réduire la consommation énergétique des bâtiments, revoir les processus de cooling, assurer l’énergie renouvelable et optimiser l’utilisation des ressources sont tout autant d’approches nécessaires pour diminuer l’empreinte carbone des stades.
En raison de l’importance croissante accordée aux valeurs écologiques, plusieurs clubs de football et de rugby commencent déjà à explorer comment rendre leurs infrastructures plus durables. Cela passe par l’intégration de technologies vertes, comme les panneaux solaires, pour alimenter les stades en énergie renouvelable, réduisant ainsi leur impact environnemental général.
Responsabilités individuelles et collectives
Les clubs sportifs, les fédérations et même les spectateurs doivent assumer une part de responsabilité dans la décarbonation du sport. Une prise de conscience collective des enjeux environnementaux et une volonté de changer sont un incontournable pour la réussite de cette transition. Cela comprend la sensibilisation des fans aux comportements écoresponsables lors des déplacements, que ce soit en termes d’alimentation ou de transports.
Les acteurs du sport doivent également collaborer pour établir des mesures concrètes visant à limiter leur impact environnemental. Cela peut inclure l’établissement de partenariats avec des entreprises de transport durable ou le recours à des fournisseurs d’alimentation qui privilégient les produits locaux et les pratiques écoresponsables.
Prendre des mesures maintenant
Pour que le sport puisse réduire efficacement son empreinte carbone, une planification stratégique est nécessaire. Cela implique de coordonner les efforts des différents acteurs impliqués, que ce soient les clubs, les fédérations, les sponsors ou même les spectateurs. La coordination entre ces segments peut mener à des initiatives plus efficaces qui touchent à diverses facettes de l’écosystème sportif.
Les clubs de football et de rugby doivent être proactifs et commencer par évaluer leur propre empreinte carbone. Un bilan carbone clair permettrait d’identifier les points faibles et d’orienter les travaux nécessaires pour apporter un changement significatif. Cela pourrait servir de base pour établir des objectifs de réduction des émissions et des stratégies pour atteindre ces objectifs au fil du temps.
Conclusion : Un avenir écoresponsable pour le sport
La réduction de l’empreinte carbone dans le football et le rugby est non seulement une opportunité, mais un devoir. La prise de conscience croissante des enjeux environnementaux amène les clubs sportifs à s’engager à agir de manière plus responsables. L’avenir du sport dépend de la capacité de l’ensemble des principaux acteurs à collaborer pour un futur durable.

Témoignages sur l’impact des déplacements dans le football et le rugby
Marc, supporter de rugby : « Chaque fois que je vais voir un match de mon équipe, je prends ma voiture pour faire plus de 100 kilomètres. En réfléchissant à l’impact de tous ces déplacements, je réalise que cela ne concerne pas seulement moi, mais une multitude de supporters. Lorsque l’on additionne tous les trajets effectués pour aller aux matchs, cela représente une quantité énorme d’émissions de CO2, presque la moitié de celles générées par notre cher rugby. C’est préoccupant. »
Émilie, joueuse de football amateur : « En tant que joueuse de football, je me rends compte que nos déplacements pour les matches contribuent énormément aux émissions de carbone. Parfois, nous parcourons des centaines de kilomètres pour un simple match amical. Je pense qu’il est crucial que nous changions nos habitudes afin de protéger notre environnement et que notre sport puisse continuer à se développer de manière durable. »
Thomas, entraîneur de football : « Quand je consulte les chiffres, je suis frappé de voir que presque 50 % des émissions de carbone proviennent des déplacements. Cela me fait réfléchir sur la manière dont nous planifions nos déplacements pour les matches. Pour moi, il est essentiel de faire évoluer notre mode de transport vers des options plus durables comme le covoiturage ou l’utilisation des transports en commun. »
Sophie, présidente d’un club de rugby : « En tant que dirigeante, je suis consciente des répercussions environnementales de nos déplacements. Avec tous les membres du club, nous devons œuvrer pour une réduction de notre empreinte carbone. Cela implique de repenser nos voyages et d’implémenter des solutions qui allègent cette empreinte, car chaque kilomètre compte. »
Antoine, participant régulier à des événements sportifs : « J’adore me rendre à des événements sportifs, mais je n’avais jamais vraiment considéré cet aspect des déplacements. En prenant l’avion ou la voiture pour aller à des matchs loin de chez moi, je contribue à ces émissions de gaz à effet de serre. À l’avenir, je vais essayer de privilégier des événements plus proches de chez moi afin de diminuer mon impact. »